Carabine Mauser DSM 34 (sporterisée --> remilitarisée !)

Une rapide présentation de ma dernière acquisition, un Deutsches Sportmodell de 1934 produit par Mauser ; un petit "Momo", par conséquent, d'où le choix de mon pseudo.

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Comme je l'ai annoncé dans le titre de la review, il s'agit ici d'une DSM 34 sporterisée : considérablement allégée par l'ablation d'une bonne partie de sa crosse. Oublié le look martial qui fit autrefois le délice et la fierté d'éventuels jeunes tireurs de la Hitler Jugend ! Car, il faut que je le confesse ici, cette carabine était d'ordinaire utilisée pour l'initiation au tir des jeunes "scouts du Führer" et des membres d'organisations paramilitaires telles que la SA. Les Allemands et, par force, les Alsaciens et Mosellans d'après guerre ayant souhaité fermer définitivement cette douloureuse parenthèse, il y a fort à parier que c'est à cette époque-là que cette carabine a été "démilitarisée" et rendue à la vie civile.

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Le numéro de série de cette carabine .22 long rifle la classe parmi les tous premiers exemplaires fabriqués par Mauser à Oberndorf am Neckar en 1934. On remarque que les marquages sont moins lisibles sur leur partie supérieure, stigmates probables d'un décapage du métal suite à l'attaque de la rouille - métal qui, tout aussi probablement, a dû être rebronzé à chaud par la suite.

Outre l'inscription MAUSER-WERKE A.G. OBERNDORF A.N., on repère sans peine les poinçons d'épreuve dits "impériaux" : B et U couronnés, mais aussi un G couronné presque totalement effacé. Ces marquages seront apposés jusqu'au début de l'année 1940 sur les carabines et fusils "commerciaux" (destinés au marché civil ou à l'export) de Mauser. Le "459" que l'on peut lire à proximité de ces poinçons correspond a priori à la désignation du calibre .22 long rifle chez Mauser.

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La "bannière Mauser" (Mauser banner en anglais) se laisse tout juste encore deviner ici. Elle aussi est assez caractéristique des fusils et carabines Mauser d'avant-guerre non destinés à la Wehrmacht.

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Particularité des DSM 34 précoces, le numéro de série de l'arme est répété à de nombreux endroits : tonnerre, canon et levier d'armement, mais aussi "drapeau de sûreté", "noix de culasse", verrou de culasse, planchette de hausse (en dessous), percuteur et crosse.

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Le levier d'armement, de même que l'ensemble de la culasse, sont très similaires à ceux du Kar98k, dont la DSM 34 est en quelque sorte une version "miniature".

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Cette culasse se démonte à peu de choses près de la même manière que celle du Kar98k ; ce démontage ne posera donc pas le moindre problème à ceux qui connaissent le fusil réglementaire allemand.

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La "sûreté drapeau" rappelle immanquablement celle de l'arme de guerre - comme elle, elle est très sécurisante, puisqu'elle offre, au choix, la possibilité de bloquer la culasse ou de pouvoir continuer à la manoeuvrer tout en faisant en sorte que la détente demeure inopérante.

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La hausse est encore, je dirais, à mi-chemin entre celle de modèles "sportifs" tels que le Mauser ES340 et celle du fusil militaire dont elle s'inspire fortement. C'est seulement avec le Kleinkaliber Wehrsportgewehr (KKW) que la hausse prendra définitivement la forme qu'on lui connaît encore sur les copies chinoises de la carabine d'entraînement allemande que sont les JW25 (version "full size") et JW25A (version courte) de Norinco.

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Le guidon de la DSM 34 est identique à celui du Kar98k, au point que l'on peut légitimement se demander si sa partie réglable n'est pas une pièce de Kar98k utilisée telle quelle pour plus de réalisme dans l'apprentissage du tir...

Notez ici la marque incisée pour matérialiser la bonne position du guidon par rapport à la hausse après réglage - pratique tout aussi bien attestée sur les Kar98k pour le réglage de la visée ouverte de l'arme de guerre.

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Contrairement à celui de la JW25, trop grossier, la finesse de ce guidon permet des tirs assez précis là où la visée ouverte des JW25 de Norinco s'avère quasiment inutilisable pour des quinquagénaires comme moi  

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Un carton réalisé à 50 mètres avec la visée ouverte de la DSM 34 (munitions : CCI mini-mag) : étant donné le type de visée (militaire), ce n'est pas trop mal pour le tireur très moyen que je suis, je trouve.

En guise de conclusion, je dirais que cette carabine présente un double intérêt : sa qualité de fabrication, bien entendu, qui fait d'elle une carabine précise et fiable, mais aussi sa charge historique et le fait que sa fabrication la situe dans les premiers exemplaires d'un modèle qui sera produit, en ce qui concerne Mauser, à plus de 56 000 (peut-être 60 000) unités de 1934 à 1940, voire 1943. Ce détail fait un peu oublier l'amputation qu'elle a subie (rédhibitoire pour tout collectionneur un tant soit peu pointilleux !), même si le résultat de cette sporterisation n'en demeure pas moins assez plaisant à l'oeil si l'on excepte ces petits disques de bois clair qui viennent trancher avec le beau noyer de la crosse.

Voilà, en espérant que cette petite review aura été à votre goût

superbe review de la DSM 34 et belles photos
beau travail de recherches, bien joué Momo

Merci, Douido25

Comme pas mal de personnes ici, j'imagine, je suis un passionné et j'essaie de tirer le maximum d'informations des éléments que j'arrive à percevoir - une carabine ancienne, ce n'est pas seulement une arme à feu : c'est aussi une Histoire qu'il faut savoir décrypter.

Une question : une carabine telle que la DSM 34, éligible au TAR, l'est-elle encore si sa crosse a été modifiée sans que ses organes de visée n'aient été touchés ?

Belle présentation parfaitement illustrée et joli leçon d'histoire pour cette arme

Merci, Momo80
Euh, dis-moi, Momo80, tu ne serais pas de ma famille, par hasard ?

Belle présentation et superbe photos
Bon tirs

Très belle review.

Cette sportérisation fait partie intégrante de l'histoire de cette Mauser. Même si c'est râpé pour le TAR ça contribue tout de même à faire un bon sujet de conversation sur les pas de tirs.

Momo a écrit:Merci, Momo80
Euh, dis-moi, Momo80, tu ne serais pas de ma famille, par hasard ?  

Pourquoi? Parce qu'on s'appelle Momo tous les deux
Moi mon nom c'est Momo et mon prénom 80

Review intéressante qui rend cette carabine attachante

Humm !!! J'ai déjà vu cette review quelque part mais ou

Comme je te l'ai déjà dit, mais franchement la cela ne me gêne pas de me répéter :
Très belle review bien documentée, photos magnifique, et très belle arme.
Merci pour ce partage qui donne envie

Oui, entièrement d'accord avec toi, Nicomidway : même si cette carabine n'est plus dans sa configuration d'origine, elle n'en demeure pas moins un témoin des époques qu'elle a traversé et j'avoue que je ressens beaucoup de plaisir à tirer avec : un objet transgénérationnel qui reprend vie sur le pas de tir, insensible au passage du temps. C'est un aspect du tir dont on n'est pas conscient lorsque l'on achète des armes neuves : elles nous survivront, et de loin !

Oui, Romeo33, cette review a déjà été publiée ailleurs... avec le succès que l'on sait

La face gauche de la crosse présente t-elle toujours les inscriptions de son ancienne affectation ?


Mon ex-DSM-36 avec le fameux marquage (pour mieux illustrer ma question):

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Non, aucun indice quant à l'affectation de cette carabine. Waffen Jung à Stuttgart était d'ailleurs un distributeur, pas une unité.

DSM 36 ou DSM 34 de 1936 ? Parce que là, j'avoue que je sèche sur cette "DSM 36".

Les crosses des DSM 34 ne présentent d'ailleurs pas systématiquement des marquages SA, HJ, SS et autres, qui sont plutôt l'exception que la règle. Un marquage aurait pu être présent sur les oeillets de démontage ou sur la plaque de couche, mais comme ils ont disparu depuis belle lurette...

Bon à savoir pour le marquage. Je n'ai jamais réellement trouvé de réponse quand à celui-ci je t'avoue.

Concernant l’appellation DSM-36 cela correspond à quelques modifications mineurs (dont je ne me souvient plus) uniquement chez Mauser durant l'année 1936.

Waffen Jung a produit un Volksmodell 98 monocoup en 4 mm similaire au DSM 34 mais est surtout connu pour avoir distribué les modèles d'autres fabricants.

Un petit miracle en soi, étant donné la rareté des crosses de DSM 34 disponibles pour ce genre d'opération : j'ai fini par "remilitariser" ma DSM 34 sporterisée !


Avant de procéder à cette "opération spéciale", j'ai dû faire dessouder par mon armurier la grenadière qui encombrait la partie haute du canon.




Les deux crosses ne sont pas rigoureusement identiques : l'échancrure pratiquée dans la crosse pour accueillir le levier d'armement est arrondie sur la crosse Mauser alors que la nouvelle crosse présente une ouverture de forme rectangulaire.


Un aigle de la Wehrmacht (?) visible à l'intérieur de la crosse pourrait suggérer, si cette hypothèse se vérifie, que cette crosse a équipé une DSM 34 utilisée pour l'initiation au tir des nouvelles recrues de l'armée de Terre (= Heer) allemande de l'époque.



La présence d'un petit aigle (de la Wehrmacht ?) et du poinçon du Waffenamt WaA845 (?) pourrait confirmer l'hypothèse formulée plus haut. La forme de ce poinçon du Waffenamt ne me paraît néanmoins pas correspondre aux poinçons observés sur les crosses de K98k allemands, cette question reste donc encore à trancher...

Vraiment super tout ça.
C'est une bonne initiative.

Par contre pour la crosse à savoir si c'est une Simpson, Géco, Suhl...

Oui, pas évident à déterminer, l'origine de la crosse...