Thompson M1927A3 d’Auto Ordnance Corporation en .22 LR

Conservant les droits d'auteur pour publication en ligne après celle dans la presse écrite, je vous propose un article sur la réplique en .22 LR d'une arme bien connue.

Bonne lecture...

Le pistolet mitrailleur Thompson reste une icône indétrônable de l’époque de la prohibition et de la seconde guerre mondiale. Sa silhouette très caractéristique est aisément identifiable, surtout avec sa poignée pistolet avant et son chargeur « camembert ».

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Vue de droite

Depuis quelques années, plusieurs modèles de pistolet mitrailleur Thompson originaux en calibre .45 ACP sont proposés à la commercialisation en France. Qu’ils soient de modèle 1917, 1928 ou 1928A1, M1 ou M1A1, ils font la joie des collectionneurs et des tireurs lorsqu’ils sont modifiés  pour ne pouvoir tirer qu’en mode semi-automatique et donc être classés en catégorie « B ». Ce soudain afflux  sur le marché hexagonal de ce vénérable témoin de l’Histoire est essentiellement dû à la commercialisation de stocks de l’Armée Rouge, soigneusement entreposés depuis le dernier conflit mondial. Ces armes constituaient pour l’essentiel les lots de bord des véhicules américain livrés à l’armée rouge. Le calibre .45 ACP n’étant pas au catalogue des troupes soviétiques, les PM Thompson ont surtout été utilisés à des fins de propagande stalinienne sur quelques clichés publiés çà et là. Ceci explique l’excellent état de conservation des exemplaires disponibles aujourd’hui.

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Vue de gauche avec le chargeur de 30 coups de .45 ACP modifié en 10 coups de ,22 LR

Cependant il fut un temps où le tireur, amateur d’armes réglementaires, ne pouvait porter son choix sur le PM Thompson original, tout simplement parce qu’il était quasiment absent du marché français… Il restait pourtant une solution de substitution : le PM Thompson M1927A3 de .22 Long Rifle d’Auto Ordnance Corporation…

La genèse

La « Bible » du pistolet mitrailleur Thompson reste sans aucun doute l’imposant volume de 833 pages publié aux éditions Collector Grade Publications intitulé « The Ultimate Thompson book » de Tracie L. HILL (1). De précieuses informations nous y sont dévoilées sur l’origine et la fabrication du M1927A3.

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Souhaitant commercialiser son fameux PM auprès des tireurs américains, une version semi-automatique (déjà !) a donc été proposée dès 1927 par Auto-Ordonnance  Corporation baptisée M1927. Les vicissitudes financières et de la guerre ayant eu raison de la société, un des repreneurs successifs, Numrich Company, avait souhaité de nouveau proposer un PM destiné au marché civil. Le premier modèle fourni par Werner VOGEL et Bill Kaye de 1967 reprenait de nombreuses pièces de l’arme originale mais ne fut pas retenu. Les deux prototypes de Thompson M1927A1 présentés en 1975 ont été retoqués par le BATF (2). Pourtant le canon était d’une longueur de 16 pouces (40 cm) pour 10,5 pouces (27 cm) de l’original. Mais le mécanisme de détente semi-automatique était trop facilement convertible en mode automatique. Le Gun Control Act de 1968 était passé par là… Il faudra attendre le troisième prototype d’Auto-Ordnance de West Hurley, avec un système de détente semi-automatique totalement repensé, pour que les tireurs civil américain puissent enfin détenir en toute légalité une réplique du PM Thompson en .45 ACP.

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La poignée pistolet ajoute une touche « Al Capone Vintage »

Toujours destiné au marché civil, c’est en 1978 qu’Auto-Ordnance de West Hurley propose à la vente un PM Thompson en .22 Long Rifle sous la dénomination de Model 1927A3. Cette cartouche plus économique que le .45 ACP (même aux Etats Unis) devait permettre d’assurer une diffusion plus importante. Cet exemplaire se caractérise par un boîtier et une carcasse en aluminium, directement emprunté du modèle « Pistol » 1927A5 produit de 1977 à 1995. Si l’emploi de cette matière pour une arme de .22 LR ne surprend personne, le Thompson 1927A5 est bien en .45 ACP. Exercice de style, il n’a été produit qu’à peu d’exemplaires (moins de 3 500). Mais il est vrai qu’à l’époque de l’introduction de ce pistolet bien encombrant, les M16 et M16A1 étaient en dotation dans les armées US depuis déjà une dizaine d’années… L’utilisation de l’aluminium permettait un gain de poids conséquent et si le 1927A5 avait résisté au tir répété de .45 ACP, une marge conséquente et suffisante pour du .22 LR semblait évident. Le coût d’usinage est la seconde conséquence de l’emploi de cette matière. Pour une arme de .22 LR destinée à un large public, c’est un argument supplémentaire.

PM ou carabine ?

Avec l’augmentation de la longueur du canon, le Thompson 1927A3 reste-t-il un pistolet mitrailleur ou devient-il une carabine ? Mis à part la dimension du canon, toutes les autres parties de l’arme sont la fidèle reproduction extérieure d’un PM Thompson type M1927 ou M1928. Ainsi la longueur totale d’une M1927, crosse et compensateur Cutts en place, est de 84 cm. Le modèle 1927A3 et son canon de 16 pouces porte la longueur de celui-ci à 97 cm, soit peu ou prou celle d’un M16A1. Même si la maniabilité de l’exemplaire de .22 LR est grandement favorisée par le gain de poids, son encombrement l’éloigne sensiblement de celui d’un pistolet mitrailleur normal. Il est vrai qu’avec ses plus de 5 kilogrammes avec chargeur garni de 20 coups, un PM Thompson de calibre .45 ACP en ordre de tir accuse un poids conséquent !

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Le canon semble simplement goupillé sur le boîtier

L’exemplaire qu’il m’a été proposé d’essayer peut être considéré à l’état neuf. Appartenant à un tireur d’âge respectable qui souhaitait s’en défaire, je m’y étais un moment intéressé, pour finalement succomber à l’acquisition d’un M1928A1 quasi neuf et modifié de façon irréversible en catégorie « B » par ESISTOIRE… Nous avons donc une base de comparaison pour tester ce M1927A1.

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Verrou de chargeur, sans doute un original


Au jeu des sept erreurs, il faut chercher longtemps pour trouver des différences significatives. La reproduction est rigoureuse et on se laisse bluffer si ce n’est la longueur exagérée de canon. Evidemment la culasse du modèle de 22 LR trahit la copie de l’original. Mais si on s’en tient à la partie gauche de l’arme, il n’y a pratiquement qu’une prise en main pour détecter la différence de poids et les départager.

La crosse est fixée à demeure par deux vis à la manière d’un Thompson M1A1 et n’est donc pas instantanément amovible comme sur le modèle original. Le poussoir de démontage est donc absent. La boule de levier d’armement a des dimensions plus réduites et sa course est plus faible que pour un modèle de .45 ACP. Les deux poignées pistolet, à l’avant et à l’arrière, sont conformes aux modèles originaux. Le compensateur Cutts est présent, les marquages sont fidèlement reproduits mais il est lui aussi en aluminium. Le guidon monté sur le compensateur est moins proéminent que celui de ma M1928A1. Il n’est pas goupillé mais d’une seule pièce avec le compensateur, ce qui laisse supposer une fabrication par moulage de l’accessoire. La poignée pistolet avant ne comporte aucune attache de brettelle alors que la crosse dispose d’un tenon de grenadière.

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Le sélecteur permettant de mettre l'arme à la sûreté est du type simplifié. Remarquer la différence de ton de l 'anodisation entre carcasse et boîtier

La présence d’une goupille transversale à l’avant du boîtier maintient le canon en place. On peut donc s’interroger sur un éventuel vissage du canon dans le boîtier.

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Vue droite

Ce canon est d’ailleurs particulier. Outre sa longueur inhabituelle pour ce type d’arme, il semble relativement léger au regard de ses dimensions, notamment le diamètre à conicité constante avec ses 35 ailettes de refroidissement pour les 29 originales. Effectivement, un examen attentif du canon révèle que celui-ci n’est que d’une faible section à la bouche et que la chambre semble frettée. Il s’agit en fait tout simplement d’un tube de .22 LR manchonné dans un insert en aluminium reprenant globalement les dimensions extérieures du canon type M1927. Jean HUON dans son ouvrage consacré aux pistolets mitrailleurs Thompson y fait référence (3). Nous verrons plus loin les résultats au tir de cet assemblage pour le moins surprenant.
Le verrou de chargeur est en tout point conforme à l’original, puisqu’il en s’agit sans doute d’un. La peinture qui le recouvre a tendance s’écailler, tout comme sur mon exemplaire de M1928A1.

Un seul sélecteur est présent sur le côté droit. Il permet me mettre l’arme à la sureté ou d’autoriser le tir. Le second sélecteur du PM original permettant de choisir entre mode semi-automatique ou mode rafale est donc absent. C’est une des conséquences directes de l’adoption du Gun Control Act de 1968 obligeant Auto-Ordnance à modifier sa platine pour empêcher toute conversion permettant le tir par rafales. Ainsi seules les positions « SAFE » et « FIRE » sont disponibles. Ce sélecteur est du type simplifié comme sur les PM M1 et M1A1.

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Poignée pistolet identique à l'original

La hausse est protégée par des renforts latéraux, toujours en aluminium. Ceux-ci plus exposés, ont tendance à voir leurs bords s’écailler mais remplissent parfaitement leur rôle de protection de la hausse. Cette dernière est d’un modèle beaucoup plus simplifiée que les hausses Lyman rabattables telles que montées sur les M1927, M1928 ou M1928A1. Ici un seul œilleton, sans visée « de combat », mais avec un réglage possible en hausse et direction sans atteindre l’amplitude de la hausse Lyman. Il est vrai que la Thompson M1927A3 en calibre .22 LR n’est pas franchement destinée à tirer à plus de 500 yards. Pas plus qu’une M1928A1 me direz-vous ! Et portant quelques coups au but sur cible type SC2 restent possibles avec ce vénérable PM de calibre .45 ACP. Si le résultat reste anecdotique, la tentative est amusante et j’en reparlerai peut-être dans un autre article.

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Cet exemplaire de .22 LR permet aussi le montage d'un boîtier tambour de 50 coups. Un modèle en .22 LR semble avoir été produit par Auto-Ordnance Corporation de West Hurley mais est encore plus rare qu’un 100 coups original

Une finition irréprochable, ou presque

Ici pas de bronzage ni de phosphatage. C’est normal, l’aluminium composant l’essentiel de la Thompson M1927A3 ne s’y prête pas. Il s’agit donc d’une anodisation qui vient recouvrir toutes les parties métalliques de l’arme. Le polissage des pièces avant anodisation est irréprochable. Aucune trace d’usinage n’est présente à la différence de ma M1928A1 où les traces de fraisages sont décelables à l’œil nu. Les ébauches du boitier et de la carcasse sont peut-être eux-aussi obtenues par moulage. La finition de cette reproduction en .22 LR est si bien faite que l’anodisation entre le boîtier et la carcasse a un ton différent, toujours comme sur certaines originales qu’il m’a été donné d’observer. Si le boîtier est d’un noir profond, la carcasse a des touches tirant un peu plus sur le rouge du plus bel effet. Cependant cette anodisation n’est pas aussi résistante qu’un bon bronzage ou phosphatage et a tendance a rapidement se marquer.

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Le compensateur Cutts est parfaitement conforme à l'original mais est en aluminium

Le bois constituant crosse et poignées avant et arrière est dans le fil avec une finition satinée se mariant parfaitement avec l’ensemble mécanique.
Un  chargeur accompagnait l’exemplaire de Thompson M1927A3 prêté pour l’occasion. Il s’agit en fait d’un chargeur original de 30 coups de calibre .45 ACP mais modifié pour recevoir un chargeur de 10 coups de .22 LR. Ce dernier est inséré en haut du chargeur original et semble maintenu en place par un ressort qui le pousse vers le haut. Des renforts latéraux sont fixés sur le chargeur de .22 LR.  Les lèvres du chargeur de .45 ACP font butée sur ces renforts pour éviter à celui de .22 LR de s’échapper.


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Cette vue permet de différencier immédiatement la réplique d'un modèle en .45 ACP : levier d'armement sous-dimensionné, faible course, dimensions de la fenêtre d'éjection réduite et présence de la culasse de .22 LR

L’engagement du chargeur s’effectue exactement de la même façon que sur une Thompson originale. Le rail arrière du chargeur vient coulisser dans les mortaises de la carcasse et le verrou de chargeur vient prendre place dans un orifice aménagé sur la partie arrière du chargeur. Sur l’exemplaire prêté, ce trou était oblong et non bien rond comme habituellement. Il s’agit donc d’un ajustage spécifique à l’arme, un chargeur de .45 ACP ne pouvant être correctement verrouillé dans ce M1927A3.

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Le levier d'armement est facilement accessible

Tous les Thompson M1927A3 ont des numéros de série qui commencent par la lettre T. La fabrication de ce modèle bien spécifique de Thompson par Auto-Ordnance de West Hurley ne s’est déroulée que de 1978 à 1995. Le tableau reproduit ci-contre répertorie les années de fabrication, le nombre d’exemplaires fabriqués et les numéros de série en rapport. Seuls 5 117 Thompson M1927A3 ont été répertoriées comme fabriqués. On imagine aisément que peu d’exemplaires ont été importés en France. Celui prêté pour l’occasion porte un numéro permettant de situer sans ambigüité sa fabrication en 1979, soit seulement le deuxième année de production même si elle a été la plus importante (2 074 armes fabriquées).  

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La hausse simplifiée s'éloigne sensiblement de la Lyman d'origine mais remplit correctement son rôle

Le démontage : rien de bien difficile

Le démontage de ce Thompson M1927A3 diffère quelque peu de celui d’un M1927 ou 1928. Une fois le chargeur ôté et les élémentaires mesures de sécurité accomplies, il suffit d’appuyer sur le poussoir à l’arrière du boitier pour commencer à faire coulisser la carcasse du boîtier. Le sélecteur étant sur « FIRE », appuyer sur la queue de détente ce qui permettra de continuer à faire glisser carcasse et boîtier jusqu’à les désolidariser. Il n’y a rien à démonter sur la carcasse qui comporte la platine de détente et le sélecteur.

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Un chargeur classique de .22 LR est inséré dans un original de 30 coups de .45 ACP pour alimenter la Thompson M1927A3. L'éjecteur fait saillie sur le côté gauche du chargeur original

Le boîtier comporte l’ensemble du système mobile. Il est composé de la culasse, du transporteur de culasse et de son levier de manœuvre, du percuteur, de trois ressorts récupérateurs dont un muni de son guide et d’une cale munie des deux derniers guides de ressorts récupérateurs. La culasse en acier est fixée à demeure sur son transporteur en aluminium. Elle comporte un extracteur sur sa partie droite et le passage pour le percuteur annulaire sur sa partie supérieure. Le percuteur est très long puisqu’il doit dépasser de la partie arrière du transporteur pour se prolonger jusqu’à la cuvette de tir. Le guide d’un des trois ressorts récupérateurs prend appui sur l’arrière du percuteur. Les deux autres ressorts récupérateurs se logent en partie dans le transporteur et son maintenu en place par leurs guides solidaires de la cale. Cette dernière, toujours en aluminium, reste fixe à l’arrière du boîtier et semble devoir limiter le recul de l’ensemble mobile. Il s’agit bien évidemment d’un système à culasse non calée, tout à fait adapté à la munition de .22 LR.

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Perçage plutôt aléatoire de l'orifice de retenue du chargeur

La suite du démontage s’effectue le plus simplement du monde en extrayant la cale et ses trois ressorts récupérateurs. Il suffit ensuite de tirer l’ensemble mobile en arrière afin de faire coïncider le levier d’armement avec l’orifice aménagé dans le boîtier pour chasser le tout. Le percuteur est au final retiré du transporteur de culasse.

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Le fabricant est Auto-Ordnance Corporation de West Hurley dans l'état de New York et tous les numéros de brevets sont présents sur la face gauche du boîtier

Le remontage s’effectue dans le sens inverse sans aucune difficulté. A la différence d’une Thompson M1928A1 où le positionnement du verrou Blish en laiton est important, et où la mise en place du ressort récupérateur nécessite un certain tour de main sans accessoire, la mise en place de l’ensemble mobile, de la cale et des ressorts récupérateurs est un jeu d’enfant.
Ce démontage sommaire est largement suffisant pour un nettoyage correct de l’arme.

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Vue rapprochée des marquages

Devant la cible, une déception

Venons-en enfin à la partie la plus intéressante : les essais au tir… Ne disposant de cette arme de prêt que pour une malheureuse séance, je me suis donc vu obligé sous la contrainte (bienveillante ?) de l’éminent confrère responsable de ce numéro hors-série, de rédiger le banc d’essai le plus court qu’il ne m’ai jamais été donné de réaliser. Le plus court, mais aussi l’un des plus décevants…

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Lequel est le vrai ?

C’est donc par une belle matinée de décembre que je m’installe sur le pas de tir de 50 mètres de mon premier club, la SMOC Tir de Saint Jean de Braye dans le Loiret (45). Avec 12 postes équipés de rameneurs électriques et un large morceau de moquette recyclée comme tapis de sol, c’est le grand luxe. Le protocole d’essai est sans surprise : cible C50 et arme appuyée sur un sac. Pas de support arrière, la hauteur du chargeur de 30 coups rendant inopérant cet accessoire. Après avoir assouvi la curiosité des quelques tireurs présents et apaiser la suspicion de notre très estimé Président (non, non, celle-ci n’est pas en .45 !), il est temps de procéder aux tirs de réglages.

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Un seul sélecteur pour le Thompson M1927A3 de .22 LR du haut, deux pour le M1928A1 du bas, même si celui contrôlant le mode de tir est rendu ici définitivement inopérant

La prise en main est sans surprise, c’est celle de ma M1928A1. La crosse est pour moi trop longue pour le tir debout mais correcte pour le tir couché sur appui. Vu le temps imparti, je vais simplement me borner à vérifier la précision intrinsèque de l’arme. Le mouvement de charge est beaucoup plus réduit qu’avec du .45 ACP, la cale jouant son rôle de butée. Le M1927A3 tire culasse fermée à la différence des PM Thompson originaux qui tirent culasse ouverte. Il n’existe donc pas ce « bougé » au départ du coup, lorsque le lourd ensemble mobile est propulsé vers l’avant une fois l’action sur la queue de détente accomplie pour happer puis percuter la cartouche de .45 ACP une fois chambrée. Je m’attendais donc un gain de précision de ce côté-là.

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Le Thompson M1928A1 présenté en comparaison est une fabrication Savage pour  Auto-Ordnance Corporation de Bridgeport dans l’état du Connecticut. C'est un original à ne pas confondre avec les productions de West Hurley

J’ai choisi la .22 LR CCI Standard pour cet usage. C’est une munition qui reste subsonique à la bouche et qui donne des performances honnêtes dans une majorité d’armes au regard de son prix. Un léger ajustage de la hausse m’amène rapidement dans le visuel de la C50. S’ensuivent les tirs de groupements…

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Bouton de démontage du boîtier

Ça arrive, certaines armes ne digèrent pas certains types de cartouches. Effectivement, la prise de visée est correcte avec un guidon qui se détache bien net de la cible et centré dans l’œilleton. La détente a une course très longue, elle gratte, et je l’ai mesurée à 5,5 Kg. Mais on s’en accommode, une détente dure, même si elle ne favorise pas un bon groupement, n’empêche pas de le réaliser. Cependant les séries s’enchainent mais pas vraiment les points. Au bout de cinquante cartouches, le meilleur résultat s’inscrit dans la zone du « 8 » de la C50 pour 89 points sur 100.

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En exerçant une pression constante sur la détente, la carcasse est totalement désolidarisée du boîtier

Bon, passons à autre chose. Il me restait quelques boîtes de cartouches de provenance plus ou moins diverses. Citons entre autre des Blazer, des GECO Pistol, des Remington 22 Thunderbolt, des Winchester T22 ou un reliquat de .22 LR NCS (Nouvelle Cartoucherie de Survilliers, Cocorico, c’était français, c’est sans doute pour cela que ça a fermé). Cependant rien n’y fait, les groupements ne font que s’étaler lamentablement sur toute la surface du visuel de la C50 avec parfois quelques « blanc ». Non seulement ça ne groupe pas, mais j’ai au moins un incident de tir à chaque chargeur de 10 coups : défaut d’extraction et/ou défaut d’introduction. Un nettoyage sommaire de l’arme sur le pas de tir n’a rien  changé à la chose.

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Boîtiers inférieur et supérieur désolidarisés

En désespoir de cause je passe à des munitions supersoniques, en l’occurrence des Winchester Super X. Il est bien connu que ce type cartouches plus puissantes est censé améliorer la fiabilité des armes semi-automatiques (en pratique cela est surtout dépendant du modèle d’arme utilisé et se fait généralement au détriment de précision). Pas d’amélioration de fonctionnement, toujours au moins un incident de tir. Le meilleur groupement tient le « 9 » de la C50 avec cependant un beau « 8 » à 6 heures (le tireur qui commence à désespérer ?) pour un 92/100. C’est déjà mieux mais pas franchement folichon.

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Vue supérieure du lower comportant le système de détente

Le temps presse, il me reste une boîte de RWS Rifle Match qui reste une valeur sûre dans mon Upper dédié en .22 LR pour mon AR15 DCM. Même déception : le meilleur groupement s’inscrit dans la zone du « 8 » avec une belle dispersion verticale pour un score de 92/100. Et les incidents de tir restent omniprésents…

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La cale comportant les évidements pour les ressorts récupérateurs

Il est déjà temps de ranger et de trouver des explications, ou du moins des hypothèses à ces résultats bien médiocres. Évidemment le manque de temps m’a empêché de prolonger et d’approfondir les essais. Une munition plus onéreuse aurait-elle donné de meilleurs résultats ? Honnêtement je ne le pense pas. L’exemplaire prêté pour cet essai semblait avoir peu tiré. Une période de rodage était peut-être (sans doute) nécessaire pour assurer un fonctionnement fiable. L’avenir et son légitime propriétaire nous le dirons.

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Deux ressorts de rappel et ressort de percuteur

Cette arme est avant tout une réplique relativement fidèle de l’original avec une très bonne finition. C’est une arme de collectionneur mais pas vraiment une arme de tireur. Difficile de s’aligner à un match de TAR même si ça « aurait de la gueule » sans risquer la lanterne rouge. Cette Thompson M1927A3 trouverait en revanche sa place pour du tir de loisir ou du Plinking, mais à la condition d’assurer une fiabilité correcte.

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L'ensemble mobile démonté : la culasse et son transporteur, le percuteur, les trois ressorts récupérateurs, la tige guide du ressort central, la cale munie des deux autres tiges guides

(1) The Ultimate Thompson book de Tracie L. HILL, éditions Collector Grade Publications, 2009, ISBN 0-88935-496-0
(2) BATF, Bureau of Alcohol, Tabacco, Firearms and Explosives, service fédéral dépendant du Département de la justice des Etats Unis est en charge de la mise en place et du contrôle des lois relatives  – entre autres- aux armes et explosifs
(3) Les pistolets mitrailleurs Thompson, de Jean HUON, éditions Crépin Leblond, octobre 2002, ISBN 2-7030-0213-0


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Vue rapprochée de la cuvette de tir

Merci, et félicitations pour ce très beau descriptif.

Magnifique review agrémenté de superbe photos bravo.

pour ce superbe article !

Vraiment super comme présentation.

On est loin des kit proposés pour convertir la 10/22. ^^

Nicomidway a écrit:Vraiment super comme présentation.  

On est loin des kit proposés pour convertir la 10/22. ^^

C'est beau, mais globalement ça tire dans les coins... à la différence d'une 10/22 !

Si la modération ne s'y oppose pas, je peux poster quelques autres articles, malheureusement pas vraiment en rapport avec du .22 LR, mais ça peut toujours intéresser la communauté...

Belle arme, bel article, dommage pour la précision !

Dommage pour les perfs... Ça me rappel certaines marques de deux roues asiatiques (Chinoise) avec tout dans le style et rien dans le reste...

Pas de soucis si tu veux poster d'autres articles, nous serons ravis de te lire à nouveau même si ça ne concerne pas le 22lr.

PS: BlackBarth à l'époque nous avait glorifié de plusieurs sujets très intéressants sur le tir à la poudre noire.

Vraiment super...
Merci pour les photos...

Review très complète, très bien illustrée, super, bravo